jeudi 9 décembre 2010

haiti partage entre une crise poste-electorale et la stabilite

Haïti vit une nouvelle crise électorale apparemment sans issue. Face à des leaders politiques qui ne montrent aucun signe de flexibilité et des observateurs qui ne font que jeter de l’huile sur le feu, la crise est là pour durer.

La façon scandaleuse dans lesquelles se sont déroulées les élections le 28 novembre, marquées par des irrégularités et des fraudes grossières, reconnues du simple citoyen jusqu’au président de la République, tout le monde savait que la crise était inévitable.

Avant même la publication des résultats du scrutin, le pays était déjà divisé entre ceux qui exigeaient l’annulation des élections et ceux qui revendiquaient la victoire aux urnes. Malheureusement, les acteurs politiques haïtiens n’ont jamais joué franc-jeu dans cette crise on dirait souhaitée et recherchée par tous.

D’abord, les candidats, de mauvais perdants par définition, partagés entre ceux qui pouvaient effectivement gagner comme ceux qui, sérieusement, savaient qu’en aucun cas, ils n’avaient une chance avec d’insignifiants 0.5 à 1.5 % du vote.

Dans cette crise, il y a ceux qui cherchent à régler leur compte personnel avec le président René Préval, ceux qui travaillent pour …la continuité, pour conserver leurs avantages, d’autres sont là pour troubler un climat social et politique déjà pourri. Personne ne semble travailler dans l’intérêt d’Haïti.

Car au point où en sont les antagonismes aujourd’hui, le seul perdant, c’est Haïti.
Haïti, ravagé en cette année 2010 par tant de malheurs et de crises : un séisme dévastateur, des intempéries destructrices et une épidémie de choléra meurtrière. Et, maintenant la crise électorale.

Tout le monde savait que les élections allaient déboucher sur cette situation. Mais, on n’a pas l’impression que les acteurs avaient sincèrement cherché à éviter le pire. Au contraire, chacun semble plutôt chercher à mettre l’adversaire en difficulté, évitant à tout prix de trouver un terrain d’entente.

En Haïti, c’est le jusqu’au-boutisme qui règne, c’est la loi des extrêmes qui domine.

Les leaders politiques, les acteurs qui agissent dans l’ombre n’ont pas retenu les leçons du passé et de l’histoire récente.
Depuis près d’un quart de siècle, ils n’ont pas remarqué que les positions extrêmes avaient toujours conduit au pire.

Depuis 1986, à la fin de la dictature, Haïti n’a pas avancé. Le pays semble incapable de pendre le chemin de la démocratie.
Les élections ont toujours engendré la crise et enfoncé le pays dans la misère.

Aujourd’hui, l’entêtement des uns, les ambitions démesurées des autres poussent le pays au plus profond d’une crise permanente, au bord de l’éclatement social. Ce qu’on a vu dans les rues ces derniers jours fait peur. Le pire est à craindre.

Mais cette catastrophe prévisible peut-être évitée si les leaders, les candidats, les hommes d’Etat, les élites peuvent se surpasser, s’ils peuvent taire leur haine mutuelle, s’ils peuvent oublier les intérêts personnels, de clans ou de groupes pour regarder Haïti dans les yeux.

Le pays se meurt. Il est à l’agonie. Il faut faire quelque chose.
Par ces temps de crise qui enlèvent le sommeil à tous, par ces temps d’incertitude, j’ai cherché, imaginé, réfléchi sur des solutions susceptibles de ramener la paix dans le pays, capables de réconcilier tous les secteurs.

J’ai cherché dans l’histoire récente des modèles à suivre. J’ai pensé à la crise électorale des Etats-Unis en 2000, à la situation de la France en 2002. J’ai enfin pensé à la crise électorale en République dominicaine de 1994. Une crise semblable à la nôtre où des fraudes électorales massives, des partis en lutte pour le pouvoir, allaient mettre le pays au bord de l’explosion sociale.

Mais les acteurs, les partis et les élites avaient su trouver une solution permettant de réconcilier le pays voisin déchiré par la politique.

Quelle a été la solution ?

Accepter un vainqueur, mal élu sans doute, pour un mandat écourté de deux ans. Organiser ensuite de nouvelles élections dans des conditions apaisées au sein d’une société réconciliée avec l’aide de tous les acteurs politiques et ceux de la société civile.

Haïti pourrait s’inspirer de la solution de son voisin pour mettre fin à la crise actuelle. Sinon, nous serons tous perdants. Il n’y aura aucun vainqueur.

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