Le lourd passé de Wyclef Jean

AFP

Le lourd passé de Wyclef Jean: le reportage de Charles Faribault.

Le chanteur Wyclef Jean fait face à un barrage d'artillerie en règle depuis qu'il a déposé sa candidature à la présidence d'Haiti.

Il y a quelques jours, le comédien américain Sean Penn, qui oeuvre activement à la reconstruction du pays, a accusé le rappeur d'avoir détourné à son profit les fonds de son spectacle-bénéfice pour venir en aide aux victimes du tremblement de terre.

On apprend maintenant que le fisc américain examine ses états financiers parce qu’il a «oublié» à trois reprises d'inclure certains revenus dans ses rapports d'impôts. Il devrait jusqu’à 2,1 millions de dollars en impôts impayés.

Enfin, sa participation comme producteur d'un film sur les gangs criminels de Port-au-Prince, Ghosts of Cité Soleil, dans lequel il est glorifié par les chefs de gangs, lui vaut des critiques acerbes. Le documentaire, réalisé en 2006 par Asger Leth, raconte les horreurs vécues par les habitants de l’un des quartiers les plus pauvres de Port-au-Prince juste avant la chute du président Jean-Bertrand Aristide.

Wyclef Jean n'est pas le seul à rêver de devenir président d’Haïti. En tout, 34 personnes ont déposé leur candidature sur la liste électorale. Wyclef Jean, qui a 37 ou 40 ans selon son humeur du moment, est installé aux États-Unis depuis l’âge de neuf ans. Sa candidature pourrait être refusée car la Constitution haïtienne exige cinq ans de résidence dans le pays pour avoir le droit de se présenter à l’élection présidentielle. Il saura le 19 août prochain si la commission électorale l’autorise à se présenter.

Les élections sont prévues le 28 novembre. Le président actuel est René Préval, mais la Constitution lui interdit de briguer un nouveau mandat